Ainsi se laissa-t-il vivre
d’après Vie de poète, Microgrammes, Petite prose et Lettres de Robert Walser
Traduction de l’allemand : Marion Graf
Adaptation : Guillaume Delaveau
Avec
Emmanuelle Grangé
Gérard Hardy
Daniel Laloux
Régis Laroche
Régis Lux
Vincent Vabre
Benjamin Wangermée
et
Vincent Rousselle
et la participation de Thierry Bosc et Alain Fromager
Création costumes : Alice Thomas
Création son : Valérie Bajcsa
Vidéo : François Weber
Régie générale et lumière : Yann Argenté
Machinerie et accessoires : Vincent Rousselle
Administration de production : Anne-Laurence Vesperini
Production : Compagnie X ici, Théâtre national de Strasbourg ; Centre dramatique national Besançon – Franche-Comté
Avec le soutien du Ministère de la Culture − DRAC Midi-Pyrénées
Avec l’aide artistique du Jeune Théâtre National
Les décors et les costumes ont été réalisés par les ateliers du TNS.
Les traductions de Marion Graf de Vie de poète (2006), Robert Walser, L’écriture miniature (2004), Petite prose (2010), Lettres (2012) sont publiées aux Éditions ZOE.
Création au TNS, Strasbourg, en novembre 2014.
Notes
La dimension prophétique du poète, son interprétation sensible du monde, ses visions ont été reléguées dans la sphère privée. Telle une espèce menacée à laquelle on confisque son territoire, il s’est retranché dans l’invisibilité. Nous ne le connaissons pas – ou si peu -, nous ne le voyons plus. Il appartient au théâtre de le « montrer », de raconter sa besogne, sa nécessité, sa vie. Je me suis mis en tête de raconter celle de Robert Walser, si folle, si tragique, exemplaire. Je dois mettre en scène cette existence invraisemblable, construire un spectacle qui témoigne d’une vie dédiée à la littérature, au travail de la prose, au labeur de la phrase. Je devais adapter cette vie, entremêlée de façon vertigineuse à l’œuvre, écrite jusqu’à la confusion.
L’entreprise paraît possible en transposant les éléments biographiques et « les motifs » de Walser par fragments, par effets de réminiscence. Et cela dans un paysage factice, un « paysage cage », ouvertement et cruellement artificiel, à l’image de ceux qui accueillent les espèces menacées dans les jardins d’acclimatation. Les mêmes simulacres de la nature que Gilles Aillaud a tant peints. Les mêmes enceintes, peut-être aussi, de l’asile d’Hérisau qui hébergea Walser les trente dernières années de sa vie.
Le titre du spectacle est emprunté à la dernière phrase du Lenz de Büchner. Walser admirait cette nouvelle, il s’y réfère à plusieurs reprises dans Vie de poète, comme un leitmotiv. Même si sa filiation avec les romantiques du XVIIIe est évidente, la conclusion empruntée à Büchner, n’est pas pour Walser l’annonce d’une errance tragique, et encore moins d’une résignation. Cette phrase, il en a fait sa devise ; elle l’encourage à chaque instant dans sa marche libre et insouciante.
Mai 2013
Voir la scénographie du spectacle
Une captation vidéo a été faite du premier laboratoire de ce travail.